Petit garçon des Carpates rescapé de la Shoah, déraciné à New York, metteur en scène à succès, poumon de l’Actors Studio, directeur d’acteurs visionnaire, protégé d’Hollywood mais aussi exilé, conspué, oublié, Jack Garfein a vécu plusieurs vies. The Wild One fait découvrir la vision du monde d’un homme dont la vie entière fut tournée vers l’idée que la création artistique est un acte de survie. 

 

Tout chez Jack Garfein appelait un film : ses origines tragiques d’artiste qui ressemblaient presque à un mythe moderne, son panache individuel qui défiait l’histoire, son talent et son caractère incendiaires, ses deux films méconnus mais très dissidents. Filmer son histoire est une manière de capter le monde – l’Europe, la Shoah, le rêve américain, le cinéma, le théâtre – tel qu’il l’a vécu, assoiffé de liberté et obsédé par l’idée de cerner les différentes manières dont le pouvoir, quel qu’il soit, s’approprie la réalité psychique de l’individu. Son souci de liberté est à la base de sa trajectoire personnelle et des sujets de ses films, autant qu’il est au cœur de la façon dont il les traite. C’est la source de tous ses secrets : le secret de ses différentes identités, de sa survie, de son énergie créatrice, mais aussi de sa disparition. Cette quête radicale d’authenticité — ce penchant permanent pour les ennuis — sont au centre de l’histoire de Jack.

Tessa Louise-Salomé, lesActualités.news