Quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la première guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitaire fait un été la rencontre d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village. Juliette ne cessera jamais de croire en la prophétie.

 

“ Les aventuriers vont, viennent, oublient. C’est le privilège des aventuriers ". Cette phrase glanée dans l’ambitieuse toile tissée par L’Envol, le nouveau film de Pietro Marcello, s’applique comme un gant au poétique chercheur en alchimie cinématographique qu’est le metteur en scène italien, relevant cette fois le défi de sculpter une œuvre de fiction en langue française adaptée d’un conte russe (Les voiles écarlates d’Alexandre Grine). Le résultat ? Un tableau d’une très grande richesse sur le pouvoir de l’imagination, touchant à l’humain, au social, à l’amour, à l’artisanat de l’art, à l’émancipation féminine, au temps et à ses blessures, aux espérances d’échapper à la meule du destin condamnant à l’éternel recommencement, aux balles des chasseurs et à la chute des Icare, mais aussi à une addition de trouvailles multiples et protéiformes…

Fabien Lemercier, Cineuropa