« Cow nous invite à porter un autre regard sur les vaches, à nous en rapprocher, à contempler leur beauté mais aussi la réalité de leur vie. Sans fard. Ceci est l’histoire d’une réalité, celle d’une vache laitière, et un hommage à l’immense service qu’elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c’est notre monde que je vois à travers elle. »

Andrea Arnold

 

La réalisatrice anglaise, connue pour son style naturaliste frôlant parfois le documentaire, fait avec Cow le pari d’une proposition plus radicale : celle de mettre en pause nos préoccupations humaines pour nous amener à regarder la nature dans les yeux. La vache est ici non pas seulement le personnage principal du film, mais le point d’ancrage d’une réalité crue, celle de l’animal à une époque où l’humain prime. La mise en scène se cale alors sur un rythme qui n’est pas le nôtre, le rythme du non-humain. La caméra d’Andrea Arnold, jusque-là plutôt pointée vers l’humain dans sa dimension sociale et psychologique, s’ouvre dans ce nouveau long métrage à la contemplation de l’animal dans sa beauté la plus pure, mettant ainsi en perspective notre rapport à l’autre, dans son sens le plus large et le plus universel. 

Manon Ruffel, Festival de Cannes